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LES FOUILLES DE TYRITAKE ЕТ

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Le present compte rendu est consacre aux fouilles executees en 1932—1934 a Tyritake (Kamych-Bouroun) et Myrmekion par PAcad6mie N. Marr d’histoire de la culture materielle.

Ces travaux inaugurent les fouilles systematiques des localites habitees^ et des necropoles de l’ancien Bosphore Cimmerien.

Les resultats obtenus deja apres deux campa- gnes dans ces villes, dont Tune (Tyritake) etait totalement inconnue avant ces fouilles et l’autre (Myrmekion) a peine connue, ont enrichi la science de donnees extremement interessantes.

La ville bosphorienne de Tyritake (selon Pto- lemee et le peripie d’Anonymos), decouverte dans la contree appelee aujourd’hui Kamych- Bouroun, est situee au bord du detroit de Kertch, all km au sud-ouest de Kertch, entre Panticapee (Kertch) et Nymphee (aujourd’hui Eltighen). .

Le nom de la ville de Tyritake n’estpas hel­lenique et son origine se trouve evidemment en rapport avec la population locale prehellenique. Les plus anciennes trouvailles (ceramique ioni- enne) faites dans les fouilles de Tyritake en 1932 ont etabli que la ville a ete fondee deja dans la seconde moitie du VIе siecle avant notre ere. Comme monuments de Pepoque. prehelleni- que, on a trouve deux grandes sculptures pri­mitives sous forme de dalles de pierre repre- sentant un homme et une femme, remontant pro- bablement au debut du Ier millenaire avant notre ere et se rapportant peut-etre aux Cimmeriens.

La ville grecque etait entouree de puissantes murailles et de tours, dont la construction a com­mence au V—IVе siecle. Les fouilles dans la partie sud de la ville ont mis au jour une sur­face considerable avec restes d ouvrage de for­tification. De la tour angulaire I, qui date de Pepoque hellenique ancienne, partent vers le nord-est et le nord’ouest des murs de defense. Cette tour, ainsi que la tour III situee a 3.60 m au nord-est, a ete batie avec de grandes dalles de calcaire bien taillees posees a sec; ces tours flanquent des deux cotes les portes de la ville.

De la tour I vers le nord part un mur de defense de la meme epoque, revetu exterieuremenf de pier- res fa^onnees en genre rustique. A 21.00 m de la tour I, ce mur vient s’appuyer contre la tour III, puis monte vers le nord-est, majs ayec

DE MYRMEKION EN 1932-1934

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une epaisseur reduite. Tous ces. ouvrages de defense existaient a Pepoque hellenique tardive et a Lepoque romaine ancienne (jusqu’au IIIе siecle de notre ere), subissant des restaurations et des reconstructions visant le renforcement de Ieur pouvoir defensif.

Les parties des quartiers de la ville degagees par les fouilles permettent d’etablir, que les mai- sons d’habitation et les constructions economi- ques, de meme que les rues, etaient generale- ment orientees du nord au sud et de Test a Pouest. Les rues (on en a decouvert deux jusqu’a present) etaient pavees soit de dalles de pierre, soit de fragments de ceramique avec de la pierraille. Parmi les maisons d’habitation on distingue un complexe de Pepoque romaine ancienne, consistant en une cour soigneusement pavee de grandes dalles de pierre et une serie de locaux disposes sur les cotes de la cour.

Les fouilles ont montre que la ville servait au Bosphore de gros centre de peche et de salai- son du poisson. Ayant mis au jour 1/15 environ du territoire de la ville, on у a decouvert 24 grands reservoirs pour la salaison du poisson, appartenant a six exploitations, dont une seule, comprenant 3 reservoirs, se rapporte a Pepoque hellenique tardive et les autres a Pepoque ro­maine. Particuliereraent interessante est une grande exploitation avec 16 reservoirs, deux puits et un local pour la preparation du poisson, decouverte dans la partie sud de la ville pres du mur de defense. La capacite moyenne des reservoirs est de 13,175 m3, leur capacite globale depassant 210 m3. Au fond de quatre d’entre eux on a trouve des couches tassees de menus os de poissons et d’ecailles, appartenant surtout au hareng de Kertch (Caspialosa).

Les parois des reservoirs sont faites de petits moellons lies par un mortier rose compose de chaux, de sable et de brique pilee. L’enduit interieur des parois, maintes fois renouvele, a la meme com­position. Les autres reservoirs de l’epoque ro­maine sont faits de la meme maniere (dans ceux de Pepoque hellenique tardive, les parois sont constituees par de grandes plaques calcai- res). Le materiel fourni par les fouilles de la ville permet d’affirmer que la vie s’y est pour- suiyie jusqu'au VI—VlF siecle de notre фге.

Simultanement, on a effectue des fouilles dans їа necropole, situee au nord et a Pouest de la ville. Ses types de sepultures sont communs darts les cimetieres antique du Bosphore, sauf les caveaux romainsj qui ont parfois deux cham- bres, Tune au-dessus ou a cote de Pautre.

Myrmekion etait situee. sur le littoral du Bos­phore Cimmerien (aujourd’hui detroit de Kertch), a 4 km au nord-est de Panticapee.

Myrmekion est mentionne par de nombreux ecrivains de Pantiquite, Strabon donne des indications sur sa situation exacte. Suivant la supposition de S. Zebelev, le nom de la ville de Myrmekion tire son origine du nom de Poi- kistes Myrmexe, de fa$on analogue a certaines autres villes du Bosphore, telles que Phanago- rie et Hermonasse.

Deja au debut du XIXе siecle, il a ete etabli que les restes de Гапсіеппе Myrmekion se trou- vent pres du cap Karantinny au bord de la baie de Kertch, ce qui correspond aux 20 sta- des qui, selon Strabon, separaient Myrmekion de Panticapee. En 1834, sur le promontoire qui constituait probablement Vacropole de Myrmekion furent decouverts des caveaux avec sarcophages en marbre. En 1863 et 1885 de petites fouilles furent executees dans les ruines de Myrmekion. Durant de nombreuses annees, on a explore la necropole, qui entoure Гапсіеппе ville et s'etend le long du littoral de la baie de Kertch, ой elle se reunit avec la necropole de Panticapee.

Les premieres fouilles methodiques de Myr­mekion furent commencees en 1934, Les recher- ches se faisaient dans la partie occidentale de la ville.

La trouvaille de fragments de cerami- que rhodo-ionienne dans la couche archeolo- gique la plus ancienne a montre que la for­mation d’une agglomeration humains sur Pem- placement de Myrmekion se rapporte au milieu du VIе siecle avant notre ere. A cote de la cera- mique etrangere, cette couche a livre des tes- sons de poterie indigene, scythique. Myrmekion semble avoir ete a l’origine un centre de com­merce d echange.

Au Vе siecle avant notre ere, Myrmekion oc- cupait un vaste territoire et etait une localite assez importante. C’est a cette epoque qu’appartient Une serie de restes de construction decouverts. Parmi la ceramique de ce temps, on constate une abondance de fragments de ceramique atti- que, principalement a vernis noire. La trouvaille dans les couches archeologiques anciennes d’amas de grains de cereales (Ыё) atteste que Myr­mekion s’occupait d agriculture et du commerce des cereales. Aux epoques hellenique et romai­ne, la vie economique de Myrmekion etait etroi- tement liee a la culture de la vigne et a la fabrication de vin, com me en temoigrie la decou- verte d’une grande fabrique de vin avec tout son outillage bien conserve. Ses parties princi- pales sont: une plateforme cimentee, sur laquelle le raisin etait ecrase avec les pieds; des soubas- sements massifs de presses en pierre, ou leS demiers restes du jus etaient extraits du raisin; de grands reservoirs cimentes, ou s’ecoulait le jusi Le jus obtenu par eerasement des grappes avec les pieds n’etait pas melange avec celui qui sortait de la presse: ils etaient recueillis dans des reservoirs differents. L’analyse a montr£ que le ciment qui recouvre les murs, la plateforme et les reservoirs se distingue par une grande resistance a Peau. Cette qualite s’obtenait, a Pe- poque hellenique, par Pemploi dune chaux spe- ciale possedant des proprietes hydrauliques. A 1 epoque romaine, on melait a la solution de chaux une grande quantite de ceramique broyefe, ce qui lui communiquait les proprietes du ciment.

Myrmekion a existe jusqu’au III—IVе siecle de notre ere. Plus tard, sur les ruines de la ville antique s'est etablie au moyen age une petite agglomeration, dont les restes forment la cou­che archeologique superieure. On у rencontre, a cote de restes de constructions, des fragments de poterie medievale vemissee, des monmies tatares du XIIIе siecle. Il est possible^ que la petite ville qui existait ici au ХІИ—XIVе siecle soit celle designee sous le nom de Pondico sur les cartes italiennes de Pepoque.[170]

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Источник: С. А. ЖЕБЕЛЕВ, В. Ф. ГАЙДУКЕВИЧ. МАТЕРИАЛЫ И ИССЛЕДОВАНИЯ АРХЕОЛОГИИ СССР №4. АРХЕОЛОГИЧЕСКИЕ ПАМЯТНИКИ БОСПОРА И ХЕРСОНЕСА. ИЗДАТЕЛЬСТВО АКАДЕМИИ НАУК СССР МОСКВА • 1941 • ЛЕНИНГРАД. 1941

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